Rurutu : le sentier perdu
Aujourd'hui je vous emmène sur ce qui restera mon meilleur souvenir de ces vacances de Pâques, à savoir une randonnée sur le "sentier perdu", à l'assaut de grottes autrefois habitées malgré leur difficulté d'accès.
Le chemin étant compliqué, le guide refuse de prendre Iris, trop jeune selon lui. Elle restera donc chez un collègue de Laurent, Rodrigue, qui nous avait déjà accueillis lors de notre voyage à Tubuai, et qui est désormais en poste à Rurutu. Elle semble avoir elle aussi passé une excellente matinée, malgré son absence sur nos photos !
Une fois Iris déposée et sous bonne garde, nous prenons la route avec notre guide Reti et quelques membres de la famille de Rodrigue venus lui rendre visite. Nous nous garons en bord de route, à proximité de l'arrivée de la randonnée.
Nous devons donc arriver par cette plage, mais il faut reconnaître que le sentier est difficile à deviner, nimbant la randonnée à venir d'un voile de mystère.
D'autres guides et d'autres randonneurs, qui vont faire la balade avec nous, nous recupèrent en voiture pour rejoindre le point de départ. Les filles sont toutes jouasses dans leur benne.
Et c'est parti ! Nous remontons une autre plage en direction de la falaise de Toarutu.
Vous voyez l'espèce de tronc d'arbre en biais sur la photo ci-dessous ? C'est là qu'il faut tourner et commencer à escalader la roche.
On s'en sort parfaitement, et on se dit qu'Iris aurait effectivement un peu galéré mais qu'elle aurait pu venir, puisqu'il y a avec nous une autre famille de trois enfants dont la petite dernière a le même âge que notre benjamine.
Après une courte ascension, nous arrivons à la première grotte, Ana mou'o. Contrairement à la grotte Mitterrand qui se creusait plutôt en hauteur, celle-ci semble s'enfoncer vers les entrailles de la terre.
Il y fait donc beaucoup plus sombre, la lampe-torche est obligatoire à certains endroits. Alaïs, quelque peu refroidie par une chute dans la grotte Mitterrand dont elle garde des séquelles au poignet, hésite avant de pénétrer dans les profondeurs du lieu.
Notre guide éclaire une paroi couverte de cristaux de calcite, qui scintille à la lumière telle les bijoux les plus luxueux.
C'est vraiment magnifique, et malheureusement les photos ne rendent pas justice à ce petit moment d'émerveillement absolu devant tant de beauté dissimulée dans l'obscurité.
Ci-dessous au milieu, notre guide dans son étonnante tenue débardeur ultra-décolleté/cycliste vert flashy.
Tout cela est vraiment fort impressionnant.
Par endroits, on peut reconnaître les vestiges d'anciens coraux.
Nous ressortons et sommes doublement éblouis par la lumière et les couleurs du micro-lagon qui se devinent à travers les feuillages.
Nous ne sommes pourtant pas au bout de nos peines. Nous abordons à présent un passage étroit entre deux parois, qu'on se galère à escalader avant de se galérer à redescendre de l'autre côté.
Devant...
Derrière !
Avec l'aide de nos guides, nous nous en sortons tous et progressons vers la lumière.
Bye bye, étroit passage anonyme !
Encore une étape de franchie avec une grande satisfaction.
Petite pause en admirant la paroi sur laquelle on devine les traces de deux soulèvements successifs...
Et la vue sur la mer à travers les pandanus.
Nous poursuivons notre route qui nous réclame maintes acrobaties...
Pour la plus grande joie des plus jeunes / souples !
Nouvel arrêt qui permet d'admirer le chemin parcouru...
Et on repart, toujours dans la même ambiance !
Nous arrivons finalement à un ensemble de petites grottes parsemées de stalactites formant des dents gigantesques... Nous voici tombés en plein dans la Gueule du monstre (nom officiel du lieu) !
Le lieu est à la fois impressionnant et très photogénique...
En saison, on peut même observer les baleines batifoler : il n'y a pas vraiment de lagon à Rurutu et elles longent donc l'île presque à portée de main !
On pourrait croire que la déco est le fruit du travail d'un sculpteur désoeuvré...
Et pourquoi pas après tout, vu que toutes ces grottes ont été habitées !
Nous finissons par nous extirper de là et narguons le monstre auquel nous avons échappé..
Et c'est reparti pour un tour !
Parois à escalader...
Chemin à flanc de falaise...
Et passages étroits à travers lesquels nous disparaissons les uns après les autres...
Ou pas !
On profite à fond des paysages.
En contrebas, l'eau est tellement translucide qu'on peut voir passer quelques poissons perroquets...
Tandis que voilà les retardataires !
Au-dessus de nous, des phaétons à brin rouge surveillent notre progression...
Ça se voit difficilement sur les photos, mais la queue de ces oiseaux est prolongée par deux longues plumes d'environ 50 cm, rouges pour cette espèce.
Nous continuons de progresser le long de la mer.
Et voici qu'apparaît la plage sur laquelle nous devons arriver !
Auparavant, nous faisons escale dans une dernière grotte, la grotte Taupe'e.
Des stalactites semblent dessiner la forme de l'île de Moorea...
Et, en tournant un peu, celle de Rurutu !
Ecran 16/9 à disposition.
Cette grotte est la plus bas-de-plafond que nous ayions vue !
Nous repartons pour la dernière ligne droite. Pas étonnant de ne pas avoir pu repérer le sentier depuis la plage d'arrivée, puisqu'on finit les pieds dans l'eau ! Au fond, des blocs de corail acérés : on a le choix entre inonder ses baskets ou se déchiqueter les pieds.
D'autres, comme Juju, choisiront l'option glissade pour s'offrir un bain de mer inattendu mais rafraîchissant après cette longue balade.
Et nous voici arrivés ! Nous pouvons admirer la grotte Taupe'e depuis la plage.
Nous sommes ravis de retrouver la voiture juste là et d'enlever nos chaussures pour celles qui ont sacrifié leurs baskets.
On retrouve Iris qui prête à peine attention à nous, plongée avec un petit voisin dans un dessin animé sur Netflix et gavée de jus de fruits et biscuits Mikado... Quelque chose me dit qu'elle n'aurait pas échangé sa place avec la nôtre pour tout l'or du monde !